Dépistage du diabète gestationnel : enquête de pratique auprès des médecins généralistes de l'ex-région Midi-Pyrénées
- Mortka, Cassandra (2024)
Thèse d’exercice
- Type de document
- Thèse d'exercice
- Diffusion
- Accès libre
- Titre en français
- Dépistage du diabète gestationnel : enquête de pratique auprès des médecins généralistes de l'ex-région Midi-Pyrénées
- Auteur
- Mortka, Cassandra
- Directeur de thèse
- Abdi-Kriaa, Leïla
- Date de soutenance
- 2024-06-03
- Établissement de soutenance
- Université Toulouse III - Paul Sabatier
- Faculté
- Rangueil
- Sujet
- Médecine générale
- Mots-clés en français
- Dépistage
- Diabète gestationnel
- Femme enceinte
- Grossesse
- Médecin généraliste
- Recommandations
- Résumé en français
-
Contexte : le diabète gestationnel entraine des pathologies à court et à long terme pour la mère et l'enfant à naître. L'augmentation des facteurs de risque chez les femmes enceintes, notamment, le recul de l'âge maternel, le surpoids et l'obésité, est responsable d'une augmentation de la prévalence du diabète gestationnel. En 2010, le Collège national des gynéco-obstétriciens français et la Société française de diabétologie ont rédigé des recommandations concernant les modalités de son dépistage.
Objectifs : l'objectif principal de cette étude était de décrire les pratiques des médecins généralistes en termes de dépistage du diabète gestationnel.
L'objectif secondaire était de trouver une méthode pour améliorer ce dépistage.
Matériel et méthode : une étude quantitative observationnelle descriptive a été réalisée à l'aide d'un questionnaire diffusé via l'Union régionale des professionnels de santé, aux médecins généralistes installés en libéral dans l'ex-région Midi-Pyrénées.
Résultats : 105 médecins généralistes ont répondu au questionnaire (taux de réponse de 4,44 %). L'échantillon comportait 72,1% de femmes (n=75) et la tranche d'âge la plus représentée était celle entre 30 et 40 ans (52,4 %) (n=55) avec seulement 12,4% de médecins âgés de plus de 60 ans. La zone semi-urbaine était la plus représentée dans notre échantillon (44,8 %) (n=47). L'exercice en groupe était clairement majoritaire dans notre échantillon : 52,4% en cabinet de groupe et 34,3% en maison de santé pluriprofessionnelle. Plus de la moitié des répondants étaient maître de stage universitaire (57,3%). Concernant la pratique de la gynécologie médicale et le suivi de grossesse : seulement 3,8% des répondants ne pratiquaient pas la gynécologie médicale et 62,9% réalisaient des suivis de grossesse. Une majorité suivaient moins de 5 grossesses par an (43,8%) et jusqu'à la fin du deuxième trimestre (41%). 87,6% des médecins généralistes interrogés dépistaient le diabète gestationnel lors d'un suivi de grossesse c'est-à-dire 92 médecins sur 105. Sur ces 92 médecins généralistes, 50 % dépistaient le diabète gestationnel de manière systématique. Sur les 92 médecins généralistes qui dépistaient le diabète gestationnel, 36,9% le faisaient au bon moment de la grossesse selon les recommandations c'est-à-dire au premier et au deuxième trimestre. Seulement 21,7% utilisaient la bonne méthode (Glycémie à jeun au premier trimestre et Hyperglycémie provoquée par voie orale entre 24 et 28 semaines d'aménorrhées). Sur les 92 médecins dépistant le diabète gestationnel, si 70,7% disaient connaitre les recommandations, seulement 6,5% suivaient réellement les recommandations de 2010.
Discussion et conclusion : le manque de connaissance et d'adhésion à ces recommandations peut expliquer ces pratiques diverses. La non-validation par la Haute autorité de santé en France ainsi que la non-harmonisation des recommandations au niveau international et européen peut fragiliser la confiance des médecins généralistes envers les recommandations françaises. Dans tous les cas, considérant la place actuelle des médecins généralistes dans le suivi de grossesse, et celle à venir au vu du déclin démographique que connaît la gynécologie en France, il semble impératif de simplifier le message qui leur est destiné. Des progrès sont encore à réaliser concernant le dépistage du diabète gestationnel. Un rappel écrit synthétique des recommandations en vigueur pourrait être distribué à l'ensemble des médecins généralistes sous la forme d'une plaquette d'information ou d'un mémo intégré au logiciel médical. - Résumé en anglais
- Context: gestational diabetes leads to short- and long-term diseases for the mother and unborn child. Increased risk factors for pregnant women, including decreased maternal age, overweight and obesity, are responsible for an increase in the prevalence of gestational diabetes. In 2010, the French National College of Gynecologists and French Society of Diabetology have made recommendations regarding the modalities of its screening. Objectives: the main objective of this study was to describe the practices of general practitioners in terms of screening for gestational diabetes. The secondary objective was to find a method to improve this screening. Research design and method: a descriptive observational quantitative study was carried out using a questionnaire distributed via the Regional Union of Health Professionals to general practitioners installed in the ex-Midi-Pyrénées'area. Results: 105 general practitioners responded to the questionnaire (4.44% response rate). The sample consisted of 72.1% women (n=75) and the age group most represented was between 30 and 40 years (52.4%) (n=55) with only 12.4% of doctors aged over 60. The semi-urban area was the most represented in our sample (44.8%) (n=47). Group exercise was clearly the majority in our sample: 52.4% in group practice and 34.3% in multi-professional health home. More than half of the respondents were university internship supervisors (57.3%). Regarding the practice of medical gynecology and pregnancy monitoring: only 3.8% of respondents did not practice medical gynecology and 62.9% carried out pregnancy monitoring. A majority followed less than 5 pregnancies per year (43.8%) and until the end of the second trimester (41%). 87.6% of general practitioners surveyed detected gestational diabetes during pregnancy monitoring, that is to say 92 doctors out of 105. Of these 92 general practitioners, 50% screened for gestational diabetes systematically. Of the 92 general practitioners who screened for gestational diabetes, 36.9% did so at the right time of pregnancy according to the recommendations that is to say in the first and second trimester. Only 21.7% used the correct method (fasting in the first trimester and oral hyperglycemia between 24 and 28 weeks of amenorrhea). Of the 92 doctors testing for gestational diabetes, while 70.7% said they knew the recommendations, only 6.5% actually followed the 2010 recommendations. Discussion and conclusion: lack of knowledge and adherence to these recommendations may explain these diverse practices. The failure of the High Authority for Health in France and the non-harmonization of recommendations at international and European level can weaken the confidence of general practitioners in French recommendations. In any case, considering the current place of general practitioners in pregnancy monitoring, and that to come in view of the demographic decline that gynecology is experiencing in France, it seems imperative to simplify the message intended for them. Progress remains to be made on screening for gestational diabetes. A written summary of the current recommendations could be distributed to all general practitioners in the form of an information leaflet or a memo integrated into the medical software.
- Date de publication
- 2024-07-24T13:53:02
Citation bibliographique
Mortka, Cassandra (2024), Dépistage du diabète gestationnel : enquête de pratique auprès des médecins généralistes de l'ex-région Midi-Pyrénées [Thèse d’exercice]